Le Trentième Anniversaire du Jaguar

Saint Dizier, 24 mai 2003

Le 24 mai

Amis des Avions Breguet
- présents : Jacques et Florence DESMAZURES, Jean-Paul et Belen DUVAL, Michel NIOLLET, Jean-Claude et Nicole BULLIER, Marcel et Simone BERJON, Colonel(CR) Jean-Jacques BREGUET, Jacques KRAWIÉS.
- Empêchés : Michel TAVERNIER, Jean-Claude FONTAINE, Roger DERNIAUX, Jean-Louis MONTEL, Victor BOERI, Jean-Claude NAYL
Participants Dassault-Aviation : BÉRENGER-GAUTIER, LEBLANC, FAURE, HAUSS

1) Prise d'armes


Jaguar 113, avec engin Martel sous fuselage et
2 bidons sous voilure, symbolisant la 7ème Escadre


Jaguar 124, en peinture "désert" avec bidon ventral,
symbolisant la 11ème Escadre
(Photos base de Saint-Dizier)

Elle a eu lieu à partir de 11h, devant les 2 Jaguar sur socle représentant la 7ème et la 11ème escadre en face du PC Base, en présence du Chef d'Etat-Major de l'Armée de l'Air le GAA VOLTZSINSKY, du GCA LONGUET commandant de la FAC (Force Aérienne de Combat), du Colonel CHARLES commandant de la base de Saint-Dizier, accompagnés du GCA(CR) FORGET ("le grand") ancien commandant de la FATAC..
Après une remise de décorations à huit récipiendaires, dont deux médailles militaires, et avant de gagner le hangar ou devaient se faire les discours avant le déjeuner, un certain nombre de photos ont été prises , en particulier :

- avec les 7 pilotes présents, qui se sont posés le 24 mai 1973 à Saint-Dizier, venant de Mont-de-Marsan avec les 6 premiers Jaguar (2 E et 4 A) : Max SIMON , premier commandant du premier escadron de JAGUAR le 01/007 "Provence", Jean-Claude MENESSIER, Jean-Marie SAUVEBOIS,, François REGNAULT, Christian ESCOFFIER, Jean-Pierre GLÉPIN, et Christian GAL ( Jean-Paul PÉLISSON empêché était absent )
+ Marcel BERJON (invité d'honneur) + Jacques KRAWIÈS (ancien du 1/7) au milieu


(
Photo Annie REGNAULT)

- avec leurs épouses + Marcel évidemment !

Nous avons regretté l'absence d'un certain nombre d'anciens du début du programme Jaguar par suite de divers empêchements : le GCA Nicolas FÈVRE, le GCA Jean RAJAU, le GBA Jacques GUILLOU, le GDA Bertrand LITRE, le GDA Jean-Paul PÉLISSON, le GCA Louis CAZAUBIEILH.
et le GCA Pierre RICHALET décédé le 11 mai précédent
Nous avons bien pensé à eux , grands amis et promoteurs du Jaguar.

2) Déjeuner

Le déjeuner fut précédé comme il est de coutume par les allocutions du GAA VOLTZSINSKY et du GCA LONGUET qui retracèrent la genése puis la vie opérationnelle des Jaguar en des termes très élogieux.
( Voir ci-dessous la préface de la brochure des 30 ans par le GCA LONGUET).
Une minute de silence fut observée à la mémoire du GCA Pierre RICHALET

Puis le Colonel CHARLES introduisit la remise des souvenirs offerts par Dassault-Aviation aux mécaniciens et pilotes qui ont le plus d'heures sur le Jaguar.

Ensuite ce fut l'apéritif et le trés agréable buffet pour les 1300 personnes présentes, terminé par une splendide composition illustrant le Jaguar pour le dessert



(Extrait de la brochure "1973- 2003 Jaguar 30 ans")

 


Remise des souvenirs offerts par Dassault Aviation
(Par Marcel BERJON, à la demande de Jacques DESMAZURES)


Marcel et le major LE MAGUET devant
la table des souvenirs


Remise du souvenir à l'Ajdt.chef
Patrick CAPPE


Remise du souvenir à l'Ajdt.Chef Alain DANIEL


Remise du souvenir au LtCl DE GOURNAY
sous l'œil attentif du GCA LONGUET, de J.DESMAZURES et J-C.BULLIER




Entouré des représentants de Dassault-Aviation, Marcel remet à chaque récipiendaire le souvenitr que lui transmet
le major Jean LE MAGUET

Mécaniciens de la 7ème Escadre ayant plus de 25ans sur Jaguar

 

Grade
Nom, Prénom
Ancienneté
Spécialité

Adjudant Chef

CAPPE Patrick

28 ans

Méc. Avion

Adjudant Chef

JACQUART Philippe

27 ans

Méc. Avion

Adjudant Chef

SEGUELA Jean-Louis

27 ans

Sec. Cab

Adjudant Chef

DE CALONNE Pascal

26 ans

Méc. Avion

Ajudant Chef

DAULLÉ Denis

26 ans

Méc .Avion

Adjudant Chef

GIORGI Eric

26 ans

Méc. Avion

Adjudant Chef

CLAUSE Daniel

26 ans

Méc. Avion

Adjudant

HERAUD Jean-Marc

25 ans

Méc. Avion

 

Mécaniciens de la 11ème Escadre ayant plus de 15 ans sur Jaguar

 

Adjudant Chef

DANIEL Alain

22ans

Méc SNA

Major

HÉLOU Alain

19 ans

Méc.SNA

Adjudant Chef

JACOBS Gérard

18ans

Méc .SNA

Major

NALLE Christian

17ans

Armurier

Adjudant Chef

BARTOIS Jean-François

17ans

Méc. Avion

Major

GITTON Jean-Claude

16 ans

Méc. SNA

Pilotes ayant plus de 3 000 heures de vol sur Jaguar

 

Lieutenant Colonel

DE GOURNAY Vincent

Adjudant Chef

BOURDIER Daniel

Capitaine

HACHE François

Capitaine

BONNAFOUX Frank

Commandant

TANI Michel

Commandant

LANGE Eric

Pour terminer Marcel crie le traditionnel " Et à la chasse ! B...l !"

 


3) Présentations au sol et Démonstrations en vol
Une longue ligne d'avions s'étendant parallèlement à la piste, devant les hangars comprenait de nombreux Jaguar dans différentes configurations de mission, deux Jaguar UK, un FI6, des Tornado, un Skyraider...et "last but not least", un ATL2 de Lann-Bihoué à bord duquel Marcel, évidemment, est allé faire un pélerinage !
Les démonstrations en vol furent un peu gênées par un plafond bas et une pluie fine : mais on put une fois de plus admirer la magnifique Patrouille de France, les deux Jaguar "Rafin-Mike" de voltige, et de nombreues passes simulées de bombardement par différents Jaguar.
Les commentaires étaient assurés depuis le car du SIRPA par le fils de notre ami Jean-Marie SAGET


4) Soirée
A partir de 20 heures, une foule de 920 convives convergea vers le hangar où étaient dressées les tables.
Après un coktail agréable ou l'on se retrouva, un buffet somptueux nous accueillit pour un succulent dîner

Marcel avait tenu à rassembler à la même table les plus anciens encore présents au dîner : six pilotes du premier convoyage Mont-de-Marsan - Saint-Dizier et leurs épouses : Max et Nicole Simon, Claude et Sabine MÉNESSIER, François et Annie REGNAULT, Christian et Maryse ESCOFFIER, Jean-Pierre et Michèle GLÉPIN, Christian et Madeleine GAL ; les anciens de l'équipe de marque Claude GAUTIER, Jacques et Thérèse ROLLAND ; les Amis des Avions Breguet Jean-Paul et Belen DUVAL, Marcel et Simone BERJON. A une table voisine, des grands anciens du Jaguar : Bernard et Chantal NORLAIN, Gérard et Armelle PAQUERON, Bernard et Maryse GUEVEL..

Vers la fin du dîner, un diaporama réalisé par M.GANGLOFF et commenté par un de ses collaborateurs fut projeté, relatant par de nombreuses photos l'histoire du programme Jaguar. Un certain nombre de présents au dîner se sont reconnus !

Puis ce fut de nouveau le spectaculaire et délicieux gâteau réalisé par le service restauration de la base...pour 920 personnes !
Après le café, vint la sortie à l'extérieur, malheureusement sous une pluie de moins en moins fine, pour contempler le magnifique feu d'artifice, apothéose de cette mémorable journée, que les jeunes ont prolongé tard dans la nuit par un bal

Nos félicitations les plus ferventes à tous ceux, des grands chefs aux plus humbles, qui ont œuvré pour cette magnifique et émouvante journée du 30ème anniversaire de l'arrivée en opération du Jaguar.

J'ai reçu, quelques jours après, la lettre ci-dessous du colonel CHARLES :

 

Je demande à tous les Amis qui m'ont aidé dans le programme Jaguar de partager avec moi ce témoignage

SouhaitMB (pour l'ATL2)


Extrait de l’article “Les 30 ans du Jaguar”AIRZONE n° 36 juillet-août 2003

Par Jean-Patrick PLANCHAIS

(Transmis par Jean-Claude FONTAINE)

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L'avion des records

La projection de forces vers d'autres continents nécessite des vols d'une durée inhabituelle. L'état-major de la FATac/1re RA souhaitant connaître l'endurance de ses pilotes et de ses "charrues à stratus" (3) dans des conditions réelles, deux tests furent réalisés. Le 16 novembre 1983, le lieutenant-colonel Jean-Jacques Brun et le capitaine Jean-Romuald Robert, à bord de deux monoplaces, réalisent un vol de 7 h 40 min qui les a amenés à quelques nautiques des côtes du Liban où ils ont tiré des bombes d'exercice sur une barge remorquée par un bateau de la "Royale". Un mois plus tard, le 15 décembre, deux Jaguar biplaces mettent 10 h 20 min pour relier Istres à Toul-Rosières par la voie des airs et sans escale. Les quatre pilotes, les capitaines Patrick Paimbault (leader), Jean-Michel Amourette, Patrick Juste et Guy Trolliard, tous de la 11ième, vont longer la côte est de l'Espagne, passer Gibraltar, descendre au large de l'Afrique du Nord vers les Îles Canaries avant de mettre le cap sur la Lorraine. Ce vol record de 10h 20min pour un avion de combat de la FAC tient toujours, ne pouvant être battu par les Mirage 2000D (7)
Autre record à mettre à l'actif du Jaguar, la durée de sa carrière opérationnelle : 30ans. Il bat pour le moment d’une pleine année un autre avion de combat conventionnel (8), le Mirage IIIE. L'EC 2/13 "Alpes" fut le premier escadron à mettre en œuvre le "IIIE" au printemps 1965. Vingt neuf ans plus tard, l'EC 3/3 "Ardennes" rendra les derniers exemplaires juste avant l'été 1994.
Un record est lié au spectre capacitaire du "fauve" (3) qui est capable de tirer tous les armements classiques, de tirer aussi de l'armement guidé laser, de faire de la reconnaissance, de faire du brouillage offensif, de l'antiradar sans oublier la capacité nucléaire. Pour ce faire, le "meilleur moyen de faire voler un train d'atterrissage" (3) dispose d'une panoplie hors du commun qui va de l'obus de 30 mm à l'arme nucléaire tactique AN 52 en passant par les bombes françaises et américaines de différentes masses, les roquettes (68 mm, 100 mm, 2,75 inches, 5 inches), le carburant gélifié (dit aussi napalm et qui ne fut jamais utilisé en combat sur Jaguar), le lance-grenades Bélouga, la BAP 100, la BAT 120, l'AS 30L, la GBU-12, la BGL de 400 et 1000 kg, le RP36P, le CT 51J, le BOZ 103 et l'AS 37 Martel.
Capable d'emporter son propre poids en carburant et en munitions, le Jaguar mérite bien son surnom de "camion à bombes".

L'avion avec lequel on fait la guerre

Le Jaguar est parti en guerre fin 1977. Il l'est toujours, soit plus d'un quart de siècle quasiment sans discontinuité, un autre record. Car malgré son âge, celui qui a été surnommé parfois "l'avion carré" (3) reste toujours aussi vaillant et continue à occuper une place de choix dans le dispositif opérationnel français comme en témoigne saparticipation quotidienne sur le théâtre des Balkans(9) .
"Lamentin" ,"Tacaud" ,"Barracuda","Murène","Orque","Manta","Chevesne","Silure","Épervier","Daguet","Aconit","Balbuzard",”Crécerelle", "Salamandre", "Alysse", "Turquoise", "Trident"...Pour les pilotes, les noms de ces opérations sont souvent associés à leur baptême du feu. Le "félin" (3) n'aura pas toujours besoin d'utiliser son armement tant sa réputation est grande en Afrique. Ainsi en septembre 1986, les "tracteurs" (3) furent envoyés au Togo où avait lieu une tentative de coup d'État. Plusieurs survols de la capitale, Lomé, en compagnie des Alpha Jet locaux contribuèrent à l'étouffement de la rébellion.
Au cours de sa carrière, l'armement du "chat" (3) a été diversifié et valorisé notamment par l'entrée en service de l'armement guidé laser (AGL). Mais le Jaguar a aussi été victime de ses succès et de ses grandes premières. Les décideurs politiques ne se sont pas rendus compte qu'il vieillissait. Le Jaguar a fait l'objet de nombreuses petites modifications mais ses équipements sont restés pratiquement les mêmes. Les réacteurs n'ont pas été changés, contrairement à ceux des Jaguar de la RAF, la rotondité de la terre aidant les Jaguar français à décoller (10). Les seules concessions au progrès sont l'introduction du puits de navigation numérique et du GPS. Lorsque les derniers "Jag" ont quitté l'Afrique, le 10 septembre 1995, il a fallu déployer deux types d'appareil - les Mirage F1CT et F1CR - pour lui succéder, tout en perdant la capacité d'illumination laser air-sol. Remplacer "l'avion taillé pour l'Afrique" (3) n'est pas chose aisée. Et c'est donc véritablement le Mirage 2000D qui va assurer l'héritage des Jaguar. avant l'arrivée du Rafale F2 dans deux ans. Les dix ans de palmarès initial du ‘2000" le démontrent plutôt bien quand après la Bosnie, Kosovo et l'Afghanistan, les Mirage 2000D sont intervenus en juin et juillet 2003 depuis N'Djamena au Tchad, comme autre fois les Jaguar. Mais cette fois en Ituri dans l'est de la République Démocratique du Congo dans le cadre de la mission "Artémis" conduite par l'Union européenne et l'ONU.

Ultime mission pour le Jaguar

À deux années d'une retraite qui sera bien méritée, le "Jag" a reçu une nouvelle mission : assurer le remorquage des cibles au profit des unités en campagne de tir canon air-air, une mission préalablement assurée par les Mirage F1C (cf. AZMn° 4). Des biplaces sont utilisés dans ce rôle pour ce qui devrait être l'ultime mission ancillaire confiée au vélocetrentenaire de la FAC.
Outre les 720 000 heures de vol et l'apport incommensurable à l'Armée de l'Air, ce qui restera du Jaguar c'est l'aventure humaine que cet avion a permis de vivre à ses pilotes mais aussi à tous les différents personnels qui ont participé à son histoire et à ceux qui contribuent encore à sa mise en œuvre dans l'Armée de l’Air.

 

Notes :

1- Six Jaguar sont arrivés à Saint-Dizier le 24 mai 1973 en provenant le Mont-de-Marsan (A5, A6, A7, A8, E8 et E9). Le premier atterrissage l'un "Jag" sur la BA 113 s'était passé le 10 octobre 1972 (voir AZM n° 9 )

2- SEPECAT pour Société d'Étude et de Production de l'avion d’École de Chasse et d'Appui Tactique

3- Un des nombreux surnoms du Jaguar.

4- Les premiers Jaguar n'étaient pas ravitaillables en vol mais ils recevront cette capacité par la suite.

5- La FATAC/1ère RA ne disposait alors que d'un seul escadron spécialisé dans l'intervention Outre-Mer: l'EC 3/11 "Corse". Par la suite, tous les pilotes seront formés et entraînés au ravitaillement en vol.

6- ABCCC dans la désignation actuelle pour: Airborne Battlefield Command and Control Center.

7- La consommation horaire d'huile d'un réacteur est l'une des causes qui limitent la durée des vols. La contenance du réservoir d'huile du Mirage 2000D conjuguée à la consommation horaire font que l'actuel fleuron de la FAC ne peut pas battre le record du Jaguar. Le record pour un avion de l'Armée de l'Air est de 24 h 28 mn. Il a été établi les 24 et 25 mars 2002 par un Transall de l'ET 1/64 "Béarn" qui a relié sans escale la base d'Évreux à celle de Saint-Denis-de-la-Réunion. Deux ravitaillements en vol ont été nécessaires.

8- Le Mirage IV, dans ses deux versions successives A et P, franchira :ap des 40 ans l'année prochaine.

9- Les Jaguar réalisent des missions de reconnaissance.

10- Comme le soulignait le général Hervé Longuet, commandant la FAC et ancien de la 11ième EC : «Existe t-il aussi un avion capable de voler plus vite que sa peinture et de décoller uniquement parce que la terre est ronde, disaient nos camarades des autres escadres avec ironie et surtout une certaine jalousie de ne pas voler sur un avion d’Hommes et aussi de de ne pas pouvoir participer à l’Aventure que nous procurait cet avion.»



AG de l'APAEC 03/007 "Languedoc" le 25 mai 2003

Le lendemain dimanche 25 mai , ceux qui font partie de l'Association des Personnels et Amis de l'Escadron de Chasse 03/007 "Languedoc" créée il y a deux ans au moment de la dissolution de cet escadron, étaient conviés par le président Bernard NORLAIN à l'Assemblée Générale qui s'est tenue à 11 h dans la salle des fêtes de la base.
Acueillis par le colonel CHARLES, une cinquantaine de participants furent tout d'abord photographiés devant le Jaguar 113 (voir la photo ci-dessous qui a été remise à la fin de la réunion à chaque participant : bravo pour le service photo de la base)

 



Les participants à l'AG de l'APAEC 03/007 "Languedoc"
devant le PC Base de SAINT-DIZIER, le 25 mai 2003
(Photo BA 113)

Après la réunion un cocktail au champagne nous fut servi.
Puis tout le monde se retrouva, avec les épouses, au restaurant de l'hôtel Gambetta à Saint-Dizier pour un amical et très agréable déjeuner.
Une belle conclusion pour ce mémorable week-end !

 

 


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