Memoire Hervé

TEMOIGNAGES

Témoignage de Hervé GOUT sur le Breguet 941 :

Histoire vécue avant les JO 1968 Mexico

Pour mener à bien cette mission, je vais vous donner la liste de toutes les personnes présentes :

Le personnel naviguant était constitué de :

BR 941 01 : Bernard WITT pilote M.LESCARET mécanicien navigant

BR 941 1S Jacqueline AURIOL pilote M. JOYEUSE ingénieur naviguant et pilote pour seconder Jacqueline AURIOL qui était présente aux commandes (plus pour de la publicité).

BR 941 2S Equipage du CEV de BRETIGNY (dont je ne rappelle plus des noms)

Monsieur André TURCAT pilote d'essais du Concorde, pendant quelques temps, a essayé de se familiariser au pilotage du BR 941 avec comme instructeur Bernard WITT mais ça n'a pas été possible c'est pourquoi un équipage de Brétigny a été choisi.

L'équipe de piste de ces avions était composée de :

Proto : Chef d'avion : WILMS ; Electricien : VIGNES

941 1 : Chef d'avion : ARSEGUEL

941 2 : Chef d'avion : DELGADO ; Electricien : H. GOUT

Pour préparer les JO de 1968, tous nos athlètes étaient depuis près de trois mois à Font Romeu pour un entrainement en altitude. En effet Mexico se trouvant à une altitude de 2200 mètres il était raisonnable de les familiariser pour représenter nos couleurs lors de ces JO.

Pour cela la Société des Avions BREGUET avait contacté les autorités olympiques pour que les athlètes ne perdent pas le bénéfice de l'altitude.

C'est pourquoi, les BR 941 01 (le proto), les N° 1 et 2 de série ont été équipés pour transporter tous nos athlètes. C'est-à-dire, tous les sièges et banquettes ont été mis en place comme si c'était des parachutistes qu'on allait transporter. Ces trois 941 ont dans un premier temps atterri sur l'aérodrome de Saillagouse non loin de Font Romeu : Spectacle gigantesque, des avions de ce tonnage qui se posent sur une piste d'aéroclub en altitude ; impressionnant d'autant plus que nous les techniciens de piste, étions aussi à l'intérieur des avions.

Le Breguet 941 était, à cette période, le seul avion pouvant décoller sur 200 mètres à pleine charge. Mais là n'est le but de mon petit exposé.

Je peux vous assurer que tous les athlètes étaient comme des enfants, ils allaient voler dans un avion appelé ADAC (avion à décollage et atterrissage court) en anglais STOL (short take-off and landing).

Certains athlètes avaient leur matériel, je vais simplement en citer deux qui nous ont particulièrement amusés :

COLNARD Pierre lanceur de poids, lorsque j'ai voulu prendre sa valise pour l'installer dans l'avion, je n'ai pas pu la soulever, en effet elle était pleine des poids dont il se servait pour son entrainement.

D'ENCAUSSE Hervé, lui il est arrivé avec 8 perches, pas facile pour les caser.

Je ne vais pas vous citer tous les athlètes, mais je ne vais pas manquer d'en citer une, Colette BESSON qui fut notre seule médaille d'or en athlétisme, pourquoi je parle d'elle, c'est tout simplement que son oncle qui travaillait avec nous. Il a fait l'effort de nous offrir l'apéritif, le lendemain de l'exploit, c'était la première fois, je m'en rappelle encore.

La mise en place de tous les athlètes dans l'avion n'a pas été facile, il est bien évident que le BR 941 n'avait rien de commun avec un avion de ligne, je dirais même que ça été très difficile. Je ne parlerai pas de ceux qui n'avaient pas confiance en cet avion.

Une fois tout ce petit monde en place, les trois avions ont décollé l'un derrière l'autre, je ne dirais pas comme le font les avions de chasse, mais c'était vraiment impressionnant. Pendant tout le vol pour arriver à Toulouse Blagnac les trois 941 ont volé en patrouille (du jamais vu). J'ai encore cette image dans la tête à travers les hublots, l'arrivée sur Blagnac a été un superbe spectacle pour ceux qui étaient là pour nous recevoir.

Nos athlètes débarqués, redécollage des 941 tout de suite pour aller chercher le reste des athlètes qui nous attendaient sur le terrain de Saillagouse.

Lors de ce deuxième voyage j'ai eu l'occasion de parler dans l'avion avec ces jeunes dont je ne connais pas le ou les noms, mais lorsqu'ils ont vu arriver ces trois avions en patrouille, ils n'en revenaient pas.

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Hervé GOUT octobre 2022

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